APPEL DE TEXTES / CALL FOR PAPERS (English will follow)
Dossier : FRAGILE
esse arts + opinions numéro 65
Date de tombée : 10 septembre 2008
Les textes proposés (de 1 000 à 2 000 mots maximum) pourront être envoyés à s.babin@esse.ca avant le 10 septembre 2008. Inclure une courte biographie (50-100 mots), un résumé du texte (100 mots), ainsi que l'adresse postale et le courriel de l'auteur.
Les propositions non liées aux dossiers thématiques (critiques, essais, analyses) sont aussi bienvenues (tombée : 1er septembre, 10 janvier et 15 avril de chaque année).
Fragile
Dans la foulée des numéros précédents consacrés aux « déchets » ou portant sur les « actions réciproques », il nous semble que l'art se fait aujourd'hui sous le signe d'une certaine fragilisation des paramètres qui l'ont vu naître. Il y a d'une part fragilisation des matériaux, dispositifs et supports de l'art. D'autre part, on pourrait invoquer une fragilisation des modes de production et de circulation de la chose artistique. Enfin, il y a fragilisation de la figure de l'artiste elle-même et de ses rapports avec le récepteur. Aussi, esse propose de réfléchir sur ces « fragilités », ces précarités pluriformes qui repoussent sans cesse les limites des pratiques artistiques actuelles, en opposition à une certaine rigidité, à une stabilité, sinon à un immobilisme convenu.
Peut-on envisager l'impermanence et le déséquilibre qui régissent nombre d'oeuvres et de pratiques actuelles comme l'avènement d'une ère d'instabilité volontaire ? La perte de durabilité, la maladroite délicatesse de la ligne, le pli du papier, la faillibilité de plusieurs matériaux, ou encore la mort, la désintégration des corps ou des objets, sinon leur dématérialisation, trouvent, selon nous, sous la notion de fragilité, un vaste et riche terrain réflexif.
Paradoxalement, alors que l'affect était au coeur du régime moderniste, l'art actuel s'inscrirait davantage dans un contexte où les intentions expressives des créateurs ne figurent plus à l'avant-plan des considérations critiques. Alors comment penser l'affect - cette exposition fragilisante du moi au regard d'autrui - dans les mondes de l'art qui sont les nôtres ? Plus encore, quels sont les artistes pour qui la fragilisation de l'oeuvre est un souci particulier qui est signifié à l'intérieur même du travail plastique ? Telles sont les questions qu'il nous a semblé fécond de poser face à l'insistant enjeu - toujours fragile - du devenir de l'art contemporain.
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CALL FOR PAPERS
Theme: FRAGILE
esse arts + opinions no 65
Deadline: September 10, 2008
Submit essays (1,000 to 2,000 words maximum) to s.babin@esse.ca before September 10, 2008. Include a short bio (50-100 words), an abstract of the essay (100 words), as well as your postal address and email.
Proposals (comments, essays, analyses) not related to thematic issues are also welcome (deadlines: September 1, January 10 and April 15 of each year).
Fragile
After having explored the themes of "waste" and "mutual actions" in previous issues, we find that art production is now experiencing a certain "fragilization" or undermining of its own parameters and conditions. On the one hand, its materials, apparatuses and supports are being undermined. On the other, we see its production and dissemination modes called into question. Finally, the figure of the artist itself and his or her relationship to the viewer shows signs of precariousness. Esse wishes to reflect upon this "fragile" state of affairs--the protean hazards that continuously push the limits of current artistic practices, as opposed to a certain strictness or inflexibility, even status quo.
Is it possible to consider the impermanence and unsteadiness that characterize so many artworks and artistic practices today as the beginning of an era of deliberate instability? The loss of durability, the line's awkward delicacy, the fold in the paper, the fallibility of several materials, or even death, the disintegration of bodies and objects, or else their dematerialisation, find in the notion of "fragility" a wide and rich tool for introspection.
Paradoxically, while affect was a the heart of the Modernist regime, contemporary art seems rather inscribed within a context where the artists' expressions of themselves are no longer at the forefront of critical considerations. So, how can we problematize the notion of affect--i.e., showing oneself to the other in a vulnerable situation--in today's art worlds? Moreover, who are the artists for whom the undermining of the work itself is not only of particular interest but also part of the production? We think that these are fruitful questions to ask before the always fragile, insistent issue of contemporary art's becoming.
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